Récolter et traiter le coton

La récolte du coton au Burkina Faso commence fin septembre, elle dure tout le mois d’octobre et même peut déborder en novembre pour les retardataires.
La cueillette se fait à la main et toute la famille est mise à contribution. Les ballots de coton sont tous disposés en tas individuels dans un champ proche de la route.
Il est alors récupéré par des camions qui les emmène directement à l’usine d’égrenage.

Le coton est aspiré à l’intérieur de l’usine où il va passer par plusieurs sas, dans des compartiments où les graines de coton sont enlevées. La fibre débarrassée de ses graines sera alors pressée sous un piston, puis transformée en balle de coton de plus de 200 kg.

La fibre et la graine sont traitées séparément.
La graine est vendue après traitement par délintage pour la production et le traitement des semences qui seront vendues aux producteurs.
Elle est également traitée dans une huilerie pour faire de l’huile de coton (utilisée très couramment en cuisine, c’est une huile très riche en vitamine A) et la savonnerie. L’huile est également vendue en cosmétique pour le traitement des peaux sensibles et sèches.
Mais également les résidus de la graine de coton sont un très bon aliment pour le bétail. Les éleveurs burkinabè achètent ce type d’aliment très riche en protéines végétales, en fibre et lignine.

La fibre quant à elle, est nettoyée et triée. La fibre longue part à l’exportation à 99% de la production (Majoritairement aux pays asiatiques mais également européens).

La fibre courte – ou linter – est issue du nettoyage de la fibre.Elle est utilisée pour la confection de toiles, de panneaux isolants, de serpillières, de coton hydrophile, de chaussettes, de sacs etc….

 

LES SOCIETES COTONNIERES

Depuis septembre 2004, le pays est partagé en trois zones dirigées chacune par une société cotonnière différente suivant un cahier des charges bien précis.
La plus importante est la SOFITEX, essentiellement basée dans l’Ouest et Sud-Ouest du Burkina Faso. Elle regroupe 20 provinces ; c’est une société d’état.
Fasocoton se situe dans le Centre autour de Ouagadougou et regroupe 12 provinces, pendant que la SOCOMA est installée dans l’Est du Pays (zone de Fada n’Gourma) et regroupe 6 provinces. La SOCOMA travaille essentiellement avec la société française Geocoton.

Ces trois sociétés cotonnières ont créé l’Association Professionnelle des Sociétés Cotonnières (APROCOB) qui a fusionné avec l’Union Nationale des Producteurs de Coton (UNPCB) pour former l’Association Interprofessionnelle du Coton du Burkina Faso (AICB).

Les trois sociétés cotonnières font le même travail et suivent la production de coton des semences au produit fini (ou de la vente) :
– vente des intrants aux coltonculteurs
– achat et collecte du coton graine
– égrenage du coton graine
– tri et traitement des fibres avec vente de la fibre longue
– traitements et valorisation des fibres courtes et des graines.


Barre de savon à base d’huile de coton



 

LES INDUSTRIES TEXTILES

Actuellement le Burkina possède essentiellement trois industries textiles.
Il y a eu une usine à Koudougou qui fabriquait les tissus, cette usine Voltex (Volta Textile) créée en 1970, sera rebaptisée Faso Fani (fermée en 2001) puis Fasotex. L’usine a été fermée faute de rentabilité suffisante. Il y a toujours le projet de rouvrir la production de tissus de coton burkinabè.

Les actuelles industries en fonctionnement sont :

  • FILSAH :  la filature du Sahel, dont l’actionnaire principal est la SOFITEX. Créée en 1997, ses activités ont débuté en 2000. Cette usine semi-automatique se trouve à Bobo Dioulasso. Elle fabrique du fil de coton qui part à l’exportation ou sur le marché local. Avec les fibres courtes, elle fabrique également des serpillères et des sacs – le Maliwatt – qui sert à envelopper les balles de coton pour l’exportation.
  • Belcot, Société Générale du Burkina (BSGB) ; située également à Bobo Dioulasso.

LES ENTREPRISES DE TRITURATION DE LA GRAINE DE COTON

Ces sociétés sont souvent basées à Bobo Dioulasso afin d’être proches de la matière première.
On y trouve :

  • La SN-CITEC. La plus connue, qui produit huile, savon et aliment pour le bétail. Si la production est basée à Bobo Dioulasso, les produits sont en vente dans toutes les villes principales du Burkina Faso.
  • La SOFIB (société d’huilerie, basée à Bobo Dioulasso).
  • Jossira, société d’agro-alimentaire basée à Bobo Dioulasso
  • D’autres sociétés d’agro-alimentaire qui fabriquent de l’huile.

 
La filature de FILSAH à Bobo Dioulasso

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