Benkadi

BENKADI
LES EBOUEURS DU 22

Benkadi (“c’est bien d’être ensemble” en langue dioula) est l’association qui regroupe les familles qui vivent des ordures que déverse la ville de Bobo Dioulasso au secteur 22 et à Belleville (secteur 21). Trois associations – dont Toriyaba – se sont regroupées pour venir en aide à ces familles.

La voirie de Bobo Dioulasso consiste à récolter les ordures et les jeter dans deux endroits précis : secteur 22 près d’une université flambant neuve, et au secteur 21 dénommé Belleville, dans une ancienne carrière. Il s’agit d’une surface très importante laissée à elle-même. Une cinquantaine de famille trie tous les jours les déchets regroupant ensemble le plastique, le bois et le métal. Tout ceci est revendu au kilo (75 francs le kilo) à des acheteurs qui revendent à des usines de traitement à Ouagadougou mais aussi à l’étranger.

L’entassement des ordures provoque des émanations de gaz qui prennent à la gorge et des feux se déclarent à divers endroits. Le soucis est que les enfants – même très jeunes – marchent souvent pieds nus dans ces détritus, la ferraille, le verre cassé et tout le monde respire cet air vicié.

Parmi ces éboueurs, certains adultes sont âgés, un homme travaille dans les ordures depuis 40 ans, une autre femme a avoué avoir 36 ans de tri des plastiques et – ajoute-t-elle – “sans jamais avoir perdu sa dignité”.

Trois associations ont décidé de s’unir pour leur venir en aide : APIDE Bobo, une association burkinabè qui s’occupe de l’enfance vulnérable à Bobo Dioulasso, L’association burkinabè médicale AASRFPS qui s’occupe des femmes au centre médical Keneyasso à Bobo Dioulasso et l’association Toriyaba en France. Chacun joue son rôle : Oumar – président de APIDE Bobo – les aide pour les papiers, comment gérer la déclaration de l’association, rédiger les statuts etc…, Komala – présidente du Centre Keneyasso – avec son équipe d’infirmiers, a distribué des masques, établi un carnet de santé pour chacun et se charge d’une consultation générale pour faire le point sur les problèmes de santé enfin, l’association Toriyaba vient en appui financier (créer une association coûte 73 000 francs soit 111,28 euros) et matériel (les enfants ont besoin de vêtements, de chaussures etc…)

Oumar, Komala et Bernard : un travail d’équipe où chacun tient son rôle.
Chacune de ces associations va tenter de donner un avenir à ces familles. Le bureau de Benkadi est en place et tous sont décidés à avancer lentement mais sûrement afin que l’hygiène et la santé puissent éviter les maladies puis petit à petit envoyer les enfants à l’école.

Cet enfant a récolté le plastique, a-t-il gagné sa journée pour manger à sa faim ? Rien n’est moins sûr.

En haut à droite, Oumar avec le secrétaire de l’association Benkadi.
A droite, un abri de fortune pour un bébé qui dort dans ces émanations méphitiques.

Les deux sites comptent chacun plusieurs hectares, des fumées sortent des ordures en permanence. A l’entrée du site, un panneau vous accueille……..pour interdire le dépôt des ordures !! Il vaut mieux en rire !
De nombreux enfants passent leur journée sur le site à aider leurs parents à trier les détritus. De nombreuses femmes sont présentes, cependant que certains maris cherchent souvent d’autres occupations pour ramener de l’argent.

(Copyright photos. O.Ouarma et A. Chalamon)