Les masques sacrés et funéraires

Les masques les plus sacrés sont ceux qui ont été conçus ou “trouvés”) parmi les premiers. Ce sont les masques d’origine.
Ils intercèdent directement entre le dieu et l’homme.
Les masques funéraires -masques sacrés par excellence – honorent les morts en participant à leurs funérailles. Néanmoins seuls les morts des sociétés de masques ont droit aux honneurs des masques pour les funérailles.
Le masque veille le mort dès les premiers moments du décès et assiste voire dirige toute l’inhumation.

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Chez les Nuna comme chez les Bwaba et les Mosse, lorsque les anciens de la société des masques sont informés du décès d’un homme ; ils se consultent pour juger de la nécessité de sortir les masques. Une fois la décision prise, il faut – selon le rang du mort dans la société et ses rapports avec le masque – choisir celui qui convient aux cérémonies.
Le masque pénètre tout d’abord à reculons dans la demeure du défunt, il y reste et supervise tous les actes de levée du corps. Puis le masque se déplace sur les lieux où l’on creuse la tombe. S’il juge tel endroit non convenable, il peut l’indiquer du doigt ou avec l’objet qu’il tient. Ses indications ne sont pas discutées car c’est le sacré qui s’exprime avec le masque. Pour finir, il assiste à l’enterrement, après quoi sa journée est terminée ; il retourne dans la maison où il a été habillé.
Chez les Mossé, c’est ce qu’on appelle le Kims-roogs ou la case des esprits dans ancêtres.” (Musée National de Ouagadougou).

Ces masques sont appelés “Gourwaongo” . Ce sont des masques funéraires même si leur fonction peut s’étendre à d’autres problèmes. Ci-dessus à gauche c’est le masque “Gourwaongo Miougou” rouge de l’ethnie Moaga (provenance : Boulsa, province du Namentinga). C’est le chef des masques, utilisé pour les cérémonies funèbres, son rôle également est de détecter les forces mauvaises.
L’autre masque en bois et fibres de végétaux couvre tout le corps. Il fait également partie des masques funéraires. Lorsqu’un enfant tombe malade on lui attache autour, du poignet, une fibre prise sur le masque. Si l’enfant guérit il peut être admis dans la société des masques.
Le dernier masque Gourwaongo n’a pas de fibre, c’est uniquement un masque de tête.
 

Masque de la jeune fille ou “Niandalé”
Ce masque de corps d’ethnie Bobo est un des rares masques porté par des femmes. En l’occurrence il est porté par des jeunes filles de 15 ans. Ce masque sert aux réjouissances mais également c’est un masque funéraire.


A gauche, un masque funéraire gourmantché. Ce masque se déplace et va dans la foule,
contrairement à d’autres masques qui sont statiques.
A droite : un masque épervier d’ethnie Moaga. C’est un masque sacré
et d’après la tradition des mythes du masque, il serait le premier masque chez les Mosse.

Deux masques coba
A gauche masque d’ethnie Moaga (Ipendo) ; il est pour les cérémonies funéraires mais également pour les cérémonies communautaires comme les sacrifices et les rituels).
A droite : un masque Coba d’ethnie Gourounsi (origine Leo, dans la province du la Sissili).
C’est un symbole de force et de puissance. C’est un masque de corps, il est sacré et sert aux rites funéraires.



Masque Korobla (ethnie Senoufo, province de la Comoé). On l’appelle le masque “cracheur de feu”. Il sort la nuit  pour les rites funéraires mais également pour gérer les problèmes communautaires graves survenus dans le village.

(Crédit photos : A. Chalamon avec l’aimable autorisation du Musée National 2008)