Idiophones

Le principe des instruments idiophones consiste à produire le son par eux-mêmes. Le son se fait entendre par le biais de percussions (secouer ou frapper) le pincement ou le frottement.

XYLOPHONES

C’est le groupe le plus important parmi les idiophones.
Le plus connu est le Balan, ou Balafon. Il s’agit d’un cadre rectangulaire ou trapézoïdal recouvert de lames de bois de tailles différentes (souvent en bois de palissandre), frappées avec deux mailloches en bois recouvertes au bout de caoutchouc. Il est abondamment utilisé pour toutes les manifestations du quotidien : fêtes, funérailles, initiation, mariages mais également pour les communications avec l’au-delà (les esprits, les ancêtres…). C’est essentiellement un instrument pour homme, même encore de nos jours.

Sa forme diffère suivant les ethnies : de plat chez les Senoufo ou les Bobos, il est incurvé chez les Lobi et carrément en demi-cercle chez les Bwaba (avec une anse en bois pour pouvoir le porter).


Il y a longtemps, le balafon était un simple cadre de bois portant les lamelles posé sur un trou qui faisait caisse de résonance. Puis les calebasses disposées en dessous sont venues donner une résonance autonome. Ces calebasses sont percées d’un petit trou pour laisser passer le son, ce trou était légèrement obstrué par des toiles d’araignées souvent prises dans les rôniers. Actuellement ces trous sont bouchés partiellement par un fin bout de plastique.
A droite, le balafon se terminait par un filet qui était censé emprisonner les esprits. Actuellement ce filet a totalement disparu.




Balafon plat. Les lamelles sont taillées en biseau en dessous sur les côtés
et au centre afin d’affiner le son et donner les notes.


Balafon chez les Lobi et les Dagara


Balafon chez les Bwaba : Tchônon ou Tchônpou (suivant les dialectes) au pluriel : Tchôhin.
Le joueur de balafon s’appelle le Tchônbê

LES HOCHETS ET LES SONNAILLES

Il s’agit de petits instruments  que l’on secoue. Ils sont remplis de petits cailloux à l’intérieur, ou bien à l’extérieur avec des perles sur un filet.


A gauche : des petits hochets en tiges de mil tressées ou en feuilles de rônier tressées
à droite une gourde avec un filet autour contenant des graines (maintenant on met des perles)
pour donner le son : c’est le shekere (ou djabara)

Les idiophones prennent également la forme de grosses calebasses retournées qui servent de batterie. Le sistre qui sert beaucoup pour les cérémonies funéraires est fabriqué avec des morceaux de calebasses de tailles différentes montées sur une tige de bois.
Parmi les instruments en métal on trouve des petites cloches sur lesquels on frappe, des grelots en métal ou en rônier avec un cailloux dedans et les sonnailles.


Grosses calebasses retournées sur lesquelles on frappe ou alors à droite un tambour d’eau :
la grosse calebasse contient de l’eau ce qui lui donne un son très particulier.


Instrument fait d’une calebasse ouvragée (peinte et grattée) cerclée de cuir sur lequel on a mis des cauris sur une lanière en cuir. Instrument qu’on trouve lors de fêtes ou dans les cérémonies religieuses chrétiennes.
Ce sont les femmes qui en joue la plupart du temps.


A gauche des sonnailles ou grelots portés à la cheville en milieu Bwaba : M’moonè ou M’mooni
Au centre les mêmes grelots mais à Dano. Elles sont souvent faites de boîtes de cirages chauffées et pliées. A l’origine ils était faits soit avec des rôniers pliés soit avec du cuivre.
Portés à la cheville, certaines ethnies les portent également aux poignets.


Ces instruments de percussions se portent (surtout par les hommes) autour de la ceinture comme une “jupe”. A gauche à Dano, instrument récent fait avec un vieux pantalon et des capsules de sodas ou bières, à droite un instrument plus ancien avec des cauris.  Placés autour de la ceinture, ils font du bruit en cadence au fur et à mesure de la danse.


A gauche : un sistre fait avec des rondelles de calebasses
Des clochettes appelées pour certaines  “castagnettes”, beaucoup n’ont pas de battants,
pour les faire résonner on frappe dessus avec une tige métallique ou bien d’un anneau métallique
que l’on enfile sur le pouce.

LE KALIMBA

Ce petit instrument appelé également “piano à pouces” de percussion est très populaire dans tous les pays d’Afrique de l’Ouest mais on le trouve maintenant en Occident. Il est fait d’une caisse de résonnance : demi noix de coco, demi calebasse ou même boîte de conserve. On colle dessus un morceau de bois plat (souvent décoré de motifs pyrogravés) sur lequel on place des morceaux de rayons de bicyclettes écrasés, de taille différentes. On obtient la justesse du son en faisant coulisser la tige métallique.

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(Crédit photos : A. Chalamon avec l’aimable autorisation du musée d’hier et d’aujourd’hui et le Musée de la musique de Ouagadougou – 2014)