Croyances et pratiques gulmance

Les Gulmanceba (ou Gourmantchés ou Gulmance) représentent une ethnie située dans l’Est du Burkina Faso et au Niger.

LES CROYANCES GULMANCE

Les Gulmanceba situent au sommet de leurs croyances : Dieu et le monde invisible. En se servant de leur connaissance de l’homme et du monde visible, ils essaient d’établir des relations avec Dieu et le monde invisible.

DIEU ET LE MONDE INVISIBLE

DIEU

If Tienu “God” did not ye “exist”, the heaven and the earth would not have ye “existed” ” (Swanson R.A “Gourmantche ethnoantropology” E théory oh Human Being, university Press of America, Lanham – New York – London 1985).

Ces paroles recueillies par l’anthropologue R.A Swanson illustrent bien la conception gulmance de Dieu. Ainsi sous le nom de Tienu, Dieu est créateur de tout ce qui existe ; sous celui de Yienu, il donne existence à tout être vivant. C’est l’Etre par excellence qui vit par lui-même (Yienu) et l’Etre suprême qui donne forme à tout (Tienu) (Swanson, p 39 – Tindano P.D : “l’homme gourmantché en quête de sécurité face à Jésus-Christ unique sécurité “, mémoire en théologie, Koumi 1995).

En tant que Créateur (Tienu), il est présent et actif dans la vie de l’homme, d’une présence et d’une action permanentes (…) Dieu est ainsi présent à tout ce qu’Il créé et son oeuvre de création n’est pas une oeuvre passée, arrêtée, terminée. Elle est présente dans ce sens que Dieu continue de créer, de donner forme et existence. En cela les Gulmanceba rejoignent la mentalité biblique pour laquelle la création appartient non au passé mais au présent.
Comme auteur du ciel et de la terre, Dieu n’ignore rien de tout ce qui s’y passe et rien de bien ou de mal ne s’y produit à son insu. Invisible, il habite en haut (Tampolu) et contrôle tout. Il est maître de justice.
Pour entrer en relation avec Lui, l’homme passe par des êtres intermédiaires : le Buli, les ancêtres. Il connaît aussi l’existence d’Esprits.

LES BULI, LES ANCÊTRES ET LES ESPRITS

Pour le Gourmantché, la nature est peuplée d’êtres invisibles qui interviennent dans le monde des hommes et qui ne sont pas toujours favorables à l’homme, soumis à leur pouvoir.” (Tindano P.D Op. cit. p7).

Nous avons d’abord les Buli. Le Bulo (singulier de Buli), selon M. Cartry, échappe à tout terme français : “les termes de divinité, d’esprit, de génie de lieu ne convenant pas, toute traduction est impossible. (…) : le Bulo, c’est ce que le sacrificateur renvoie au lieu où toute chose s’origine (…)”. (Cartry M. “le statut de l’animal dans le système sacrificiel des Gourmantchés” (Haute Volta), 2è partie in AA.W, systèmes de pensée en Afrique Noire – le Sacrifice II cahier 3 – Laboratoire de la Vème section de l’Ecole Pratique des Hautes Etudes – CNRS Mayenne, 1978 p.29). C’est-à-dire chez Dieu.
Mais puisque le Buli n’est ni Dieu ni homme et fait partie du monde invisible avec une représentation visible sur terre, il est pour nous un esprit.(…)

Après les Buli viennent les Ancêtres (Yajaanba ou Bikpelinba) : ce sont des défunts qui ont joui d’une “assez longue vie” sur la terre et y ont laissé “une descendance nombreuse” (Tindano op. cit.) qui les invoque à certaines moments de la vie comme intermédiaires auprès de Dieu.
Signalons encore l’existence d’un certain nombre d’Esprits redoutés. Citons d’abord les Pola (espèces de gnomes) et les Cicila : ce sont des esprits capricieux, capables de nuit à l’homme et de lui faire du bien.

Ensuite viennent les Esprits dont l’existence est liée à celle des défunts. Mentionnons les Jiintu (“esprits des jeunes gens morts sans avoir eu de relations sexuelles” Tindano P.D op.cit) ; le Tankoiilo, esprit d’un revenant, le Nihiiga, esprit d’un mourant.
Enfin nous avons le Suano et le Palo, qui appartiennent à la fois au monde visible et au monde invisible ; ce sont des esprits d’hommes vivants réputés faire le mal en donnant la maladie ou la mort à d’autres hommes.

L’HOMME DANS LE MONDE INVISIBLE

L’homme (Nilo, Nisaalo) dans le sens du “homo” latin, est une créature sortie des mains de Dieu. En effet, nous dit encore R.A Swanson, “the first Man et the first Woman were fully “human” from the beginning, having been created by ‘God’ and come down from the sky (Swanson op. cit. p.32).

C’est pourquoi, venu de chez Dieu, l’homme est considéré comme un pèlerin et un étranger sur la terre ; sa vraie demeure est chez Dieu (Tiendeni). Sa vie sur terre n’est qu’un passage (Pendima) dont la durée est comparée à celle de la rosée : “Handuna nni tie nani mangu ; ki yenga dandima, tin pendi” : dans le monde nous sommes comme la rosée ; juste le temps qu’apparaisse le soleil et nous disparaissons.

L’être humain est conçu comme un tout à six composantes que nous retrouvons dans l’oeuvre citée de R.A Swanson :

  • le Haali, qui est l’esprit d’un ancêtre
  • le Naano qui est ‘moi’, l’âme créée immortelle par Dieu
  • le Ciciliga, qui est l’esprit gardien guidant la destinée de la personne humaine
  • le Cabili qui est la destinée
  • le Yienu qui est la conscience personnelle de Dieu
  • le Gbannandu qui est le corps physique
  • à ces 6 composantes peut s’ajouter le Fuoma, le souffle de vie animant l’être humain à travers le Gbannandu.

Le Naano est “créé par Tienu ou Dieu et représente l’essence personnelle de l’être humain” (Swanson R.A ” le destin chez les gourmantchés” Fada n’Gourma, mai 1977 p.3). Envoyé par Dieu pour naitre, il passe par le biais du Haali : “moule dans lequel (il est coulé) par l’homme lors des rapports sexuels” (Swanson) et qui est une forme réincarnée d’un grand-parent. Par là s’explique l’hérédité.

Avant l’existence physique de l’homme, Dieu demande au Ciciliga de choisir le cours de sa vie et celui de sa mort avant de lui donner la vie (Miali) et de lui dire au revoir (Cabi) pour que commence l’incarnation du Naano. Une fois celle-ci réalisée, le Cabili (destinée) est commencé et se déroulera dans le monde visible. Il comprend tout ce que l’homme vit et rencontre : bonheur, malheur, maladie, avoir, mort ; toutes les circonstances de la vie. Il est associé au Ciciliga qui le guide jusqu’à se pleine réalisation.

Le Cabili est loin d’être un fatalisme et une résignation devant tout évènement. Bien au contraire, face au Cabili, l’homme est appelé à lutter, à rechercher comment l’affronter ; il peut être influencé par le Cabili de la mère ou par celui du père ou par les deux à la fois, à l’aide de sacrifices que prescrit le devin.
C’est pour cela que le géomancien joue un rôle si important dans la vie du Gulmance” (Swanson R.A “le destin chez les gourmantchés” p.13). En effet, géomancie et sacrifices font partie des principales pratiques qui accompagnent les croyances gulmance.

LES PRATIQUES GULMANCE

Les pratiques gulmance sont nombreuses. Nous ne retiendrons cependant que les plus courantes : le Tanpuali et le Paditi.

LE TANPUALI

Définition : Le Tanpuali ou  Tanbipulaio ou Tama tout court, est le procédé par lequel, avec des figures géométriques dessinées sur le sol, le gulmance essaie de communiquer avec le monde invisible, le passé, le présent et l’avenir. C’est une des formes de la géomancie.
Dans le contexte de la divination, il désigne la géomancie en tant que moyen de connaissance de ce qui est caché.” (Tindano P.D op. cit. p.12)

Importance

Le Tanpuali est, pour le Gulmance, un bien précieux donné aux hommes par Dieu. Aussi s’en sert-il pour frayer le chemin de sa vie d’une existence heureuse et éclairée. Il est très pratiqué dans le Gulmu. Rien d’important ne se fait sans consultation géomantique. C’est là même le moyen de rejoindre ou de connaître la volonté de Dieu, celle des Ancêtres ou celle de certains Esprits. On s’en sert comme une pratique de sécurisation dans le but d’écarter le mal de sa vie et de se protéger contre toute puissance hostile visible ou invisible.

Dans la recherche d’une connaissance du Cabili ou du Haali, par exemple, le Tanpuali joue un rôle important. Il en est de même pour beaucoup de circonstances importantes de la vie. Habituellement, le géomancien (Tanpualo) prescrit des sacrifices à ceux qui viennent le consulter.

LE PADILI ou NINCABILI

Tandis que Padili signifie “sacrifice” et Nincabili “libation” pour le sud du Gulmu ; le nord Gulmu n’utilise que le deuxième terme pour les deux réalités.

Sens

Le Padili ou Nincabili est intimement lié à la géomancie ou à d’autres consultations qui le prescrivent. Il est comme une prière par laquelle le Gulmance entre en relation avec le surnaturel (Tienu, Buli, Yajaanba etc…). En effet, le geste posé dans le sacrifice est accompagné de paroles adressées à ce monde invisible et par lesquels s’explique le sens du sacrifice. Par celui-ci, l’intention de l’homme est porté à plus haut et à plus éclairé que lui, afin que de là lui vienne le secours attendu. Collectif ou individuel, il exprime la foi de l’offrant au monde invisible qui en est la destination.

Destination

Si Dieu est l’instance suprême du Parli, le Bulo y occupe la position d’une puissance médiatrice indispensable  (…). Parmi les puissances invoquées dans un sacrifice, les Ancêtres sont souvent mentionnés ; ils n’apparaissent jamais seuls mais toujours couplés avec telle ou telle catégorie de Bulo.(Cartry M. op. cit. p.29).

Ainsi c’est à travers les Ancêtres et les Buli que le sacrifice parvient à Dieu, son instance suprême. C’est à Dieu que conduit le sacrifice et toute parole qui l’accompagne ; c’est pourquoi on souhaite au sacrificateur que Dieu accueille son offrande.
Sacrifice et géomancie, comme pratiques courantes dans la société gulmance, sont souvent désignés par le terme Maasuagu, qui recouvre beaucoup de réalités. C’est ce que pour plus de profondeurs dans le sens des pratiques et des croyances gulmance, nous allons voir maintenant.

LE MAASUAGU

Sens du Maasuagu

Le dictionnaire bilingue Gulmancema-Français, publié en 1994 sous la direction du linguiste B.B Ouoba, définit le Maasuagu par le terme “coutume” : “Mi gulimancema leni mibonpiema tinaa” (Dictionnaire bilingue Gulmancema-Français, sous la direction de Ouabo B.B – imprimerie nationale du Burkina, Ouagadougou, 1994).
Ainsi défini, le Maasuagu renvoie à tout ce que faisaient les ancêtres et plus particulièrement à l’ensemble des moeurs, à la tradition vécue et transmise de génération en génération. C’est ce que les Gulmanceba signifient lorsqu’ils affirment que le Maasuagu est “ti bikpelinda tuondi“. (le travail des ancêtres).

En effet, le terme maa-sua-gu signifie littéralement “né-trouvé-cela” (le). Ce “né-trouvé” n’est pas tout ce que nous avons trouvé dans le monde à notre naissance. Il désigne l’ensemble des pratiques et des croyances que nous sommes “né-trouvés” qui conduisent la vie de l’homme, qui ont été transmises jusqu’à nous et que nous lèguerons à d’autres. C’est pourquoi les Gulmanceba désignent par ce nom leurs croyances et leurs pratiques. Ceci nous renvoie à une notion de religion.

Si le Maasuagu est l’ensemble des pratiques et des croyances gulmance, celles-ci orientent l’homme vers une réalité plus haute que lui : le monde invisible, et Dieu vers qui aspire tout homme. Ainsi que nous l’avons déjà souligné, c’est par ces pratiques et ces croyances que le Gulmance entre en relation avec le monde invisible. Celles-ci,  posées comme condition ou moyen de rejoindre ce monde surnaturel, traduisent une foi au monde invisible dominé par Dieu. En effet, c’est parce que l’homme gulmance croit à l’existence de Dieu, du Cabili, des Buli, à la survie des défunts, qu’il pratique le Tanpuali, le Padili et bien d’autres choses.

Ainsi donc, comme le Maasuagu désigne un ensemble de pratiques et de croyances qui traduisent une foi, on peut la définir comme une religion, les religion traditionnelle des Gulmanceba, pratiquées depuis toujours et donc bien avant l’influence des religions étrangères (Christianisme, Islam).

Sans désigner exclusivement le terme “religion”, le Maasuagu le signifie cependant comme étant son sens le plus élevé. C’est en cela qu’il intéressera notre travail. C’est aussi dans ce sens que le Gulmance lui accorde une grande importance dans sa vie.

Place et importance du Maasuagu dans la vie du Gulmance

C’est dans le Maasuagu que trouve sens et explications toute la vie du Gulmance. Un Gulmance qui ignore tout du Maasuagu est comme déraciné et même sans origine, étranger à toute pratique et à toute croyance de ses ancêtres.

Vivre sans Maasuagu, ignorer tout de lui, c’est rompre avec ses racines, ses ancêtres, sa culture, son authenticité. C’est s’ignorer soi-même, car sans pratique du Maasuagu, on ne connaîtra ni son Haali, ni son Ciciliga, ni son Cabili, qui sont des composantes de soi auxquelles l’on a besoin de satisfaire parfois par des sacrifices, grâce à des consultations. Lorsque cela manque, on peut cheminer aveuglément dans la vie sans savoir le cours de son Cabili et les désirs du Haali et du Ciciliga. Ils deviennent des parties perdues de nous-mêmes que nous ne pourrons plus connaître pour nous les concilier afin de vivre en être unifié et harmonisé.

Refuser les pratiques du Maasagu reviendrait à introduire en soi la disharmonie, la décomposition et donc la mort. Ce serait vivre sans espérance, ni foi, ni protection, être livré aux caprices des esprits mauvais, refuser d’accueillir les biens que nous offrent les Ancêtres, les Buli et Dieu.

Tout cela conduit le Gulmance à adhérer sérieusement au Maasuagu, car le rejet de celui-ci serait un rejet des Ancêtres et de leur volonté ; et même un rejet de Dieu. Ce serait une impiété qui ne pourrait rester impunie et appellerait le malheur. C’est pour échapper à cela que le Gulmance attache un grand prix à son Maasuagu afin d’avoir un séjour heureux sur la terre. Ainsi, voyons-nous que, si le Maasuagu comprend une foi que traduisent des pratiques et des croyances, et une prière exprimée dans le sacrifice, il est aussi une religion où la peur a sa place.

Réflexion critique sur le Maasuagu

Après avoir parlé de l’importance du Maasuagu, nous voulons maintenant porter un regard sur ses limites et ses faiblesses. Il s’agit surtout de la peur qui se mêle parfois à la foi des pratiquants du Maasuagu.

La peur

La plus minuscule organisation sociale, est le Diegu (famille). “L’autorité était fondée sur la peur des ancêtres et le respect des anciens.” (Madiega, Y.G, “Dynasties, groupes sociaux et pouvoir politique dans le Gulmu“, in AA W. Découvertes du Burkina, T.1 – Annales des conférences organisées par le Centre Culturel Français Georges Méliès de Ouagadougou – 1991-1992 Sepia ADDB Paris, p. 162).

Les pratiquants du Massuagu ne sont pas exempts de cette peur. En effet, ils ne le vivent pas toujours plus par conviction que par peur. Même s’ils croient en ce qu’ils pratiquent, et le font librement;  il est indéniable que certains d’entre eux le font par contrainte et par peur. C’est parce qu’on crainte d’être puni ou maudit par les anciens, les Ancêtres etc…. que l’on y adhère, afin d’être à l’abri du malheur. Le Maasuagu devient, dans ces conditions, “un besoin d’exorciser la peur que l’on éprouve spontanément devant l’invisible (Varillon F. “joie de croire, joie de vivre, conférences sur les points majeurs de la foi chrétienne”, 16ème ed. Centurion Paris 1981, p. 253) que l’on ignore. La foi du pratiquant se mêle alors à la peur qui, souvent, l’emporte sur sa libre adhésion.

Une pratique de foi mêlée à la peur

Vu sous l’angle de la peur, le Maasuagu n’est pas toujours pratiqué librement. En effet, il est une religion où peuvent parfois se confondre foi et peur. Sa pratique sera alors liée non toujours à une foi mais parfois à une peur ; or la peur enchaîne la foi, c’est pourquoi une religion pratiquée par peur est une religion sans foi. C’est ce que F. Varillon remarque en ces termes : “la religion se présente ainsi comme un système de rites et d’observances que l’on accomplit pour se rendre favorable à l’état d’habitudes et on considère ces habitudes comme sacrées. On sacralisera l’habitude ! Telle serait la religion à l’état pur, c’est-à-dire sans foi.” (Varillon op. cit p. 253). Le Maasuagu n’échappe pas toujours à cette remarque.

Pour finir, remarquons qu’il ne s’agit pas d’animisme encore moins de panthéisme dans le Maasuagu. En effet, le Gulmance ne voit ni une âme, ni Dieu dans toute chose, mais il voit l’oeuvre de Dieu en chaque chose et sacralise certains lieux et certaines choses. C’est pourquoi la traduction convenable du Maasuagu en français est “religion traditionnelle gulmance” (…)

Conclusion

A travers les pratiques et les croyances du Maasuagu, nous avons pu voir que le Gulmance traditionnel est un homme religieux qui croit en Dieu, à l’existence d’Esprits, à la survie des défunts dans un au-delà. Sa prière et sa foi se traduisent par des consultations et des sacrifices accompagnés de paroles. Nous avons remarqué également que le Gulmance a une notion de l’action présente de Dieu quant à la création qui, pour lui comme pour la mentalité biblique, n’appartient pas au passé mais à l’aujourd’hui.
Les notions de Dieu, de foi, de prière et celle de l’action continue de Dieu dans l’histoire des hommes sont autant d’éléments qui, de manière lointaine, préparaient le Gulmance à l’accueil du christianisme.

Tiré de :
Le chrétien gulmance et le Maasuagu : pour une évangélisation des chrétiens issus du Maasuagu à la lumière du Renouveau Charismatique“.
Mémoire en Théologie, abbé Sébastien Tindano
sous la direction de l’abbé Léopold Ouedraogo
Grand Séminaire Saint Jean-Baptiste, Ouagadougou mai 1997
Avec son aimable autorisation
Coordonnées : abbé Sébastien Tindano, tel (00 226) 70 26 60 91
Courriel : tindanos@gmail.com
(Crédit photos : S. Natama, A. Chalamon)