Artemisia annua

Nom scientifique : Artemisia Annua
Famille : des Astéracées
Nom commun : Armoise annuelle ou absinthe chinoise

L’armoise annuelle est une plante herbacée qui se sème toute seule d’une année sur l’autre. Elle fait partie de cette famille nombreuse des Artémises qui est acclimatée depuis toujours dans le Sud et le Sud-Est de la France. Elle aime les zones tempérées chaudes et a besoin de terres riches.
Elle peut atteindre 3 mètres de haut en Europe et pousse un peu partout sur les terrains vagues et même les jardins.
Elle est très ramifiée et dégage une forte odeur (surtout quand on frotte les feuilles dans ses mains). Elle fleurit en saison estivale de minuscules fleurs jaunes. Les graines se sèment à tout vent et elle peut vite devenir invasive.
Elle est connue pour être utilisée pour faire de la liqueur.

Implantée en Afrique de manière récente, l’Artémisia Annua grandit beaucoup moins et a besoin de beaucoup d’eau. Elle s’adapte très lentement au climat d’Afrique. A la différence de sa cousine Artemisia Afra, originaire du Malawi, qui ne contient pas d’artemisinine en principe actif ; néanmoins elle est également prise de manière traditionnelle pour lutter contre les fièvres.

Depuis plusieurs années, la culture de l’Armoise annuelle s’est développée dans toute l’Afrique de l’Ouest, Afrique centrale et gagne l’Afrique de l’Est. Ses propriétés pharmaceutiques sont désormais reconnues partout (y compris par l’Organisation Mondiale de la Santé).

Originaire de la Chine, elle est connue là-bas pour soigner les fièvres (prise sous forme de tisane), surtout les fièvres intermittentes, dont la malaria. Des recherches scientifiques récentes (1969) dans des laboratoires chinois ont permis d’isoler son principe actif : l’artemisinine et plusieurs dérivés chimiques dont l’artésunate et l’arthéméter.
C’est d’ailleurs une chinoise : Tu Youyou, qui a reçu en 2015 le Prix Nobel de médecine pour ses travaux sur le paludisme à partir de l’artemisinine. Cette scientifique a reconnu être partie de la tradition chinoise pour étudier les remèdes au paludisme, notamment en découvrant des régions entières qui se soignaient avec cette plante et développaient peu de cas de paludisme.

Parmi tous les composants trouvés dans la plante (plus de 400) 20 de ces composants se sont avérés intéressants pour lutter contre le paludisme. Par contre, l’extraction de l’artemisinine demande des laboratoires et son prix de revient demeure élevé. Les africains prennent la plante sous forme de tisane (après séchage des feuilles à l’ombre) de manière préventive (deux bols par semaines soit une cuillère à café pour 200 ml d’eau chaude) ou bien curative (1 litres de tisane d’Artémisia Annua tous les jours pendant 7 jours).
Toutefois, ces tisanes sont déconseillées (sauf malaria grave) aux personnes ayant des problèmes de foie et les femmes enceintes (la plante est réputée abortive).

En Chine on préfère laisser macérer la plante fraîche dans de l’eau froide, puis en presser le jus avant de le boire. Certains préconisent de presser le jus de la plante fraîche et verser une cuillère à soupe de ce jus dans de l’eau.

Les résultats en Afrique sont encourageants, même si la préparation et la posologie des tisanes reste aléatoire et demande encore des études scientifiques. Le principe actif et ses dérivés ont fait leurs preuves mais les médicaments restent trop chers pour les populations pauvres.
A noter : les sachets de tisane d’Artemisia Annua restent interdites à la vente dans les herboristeries en France.

D’autres pistes ? Des études seraient menées sur les éventuels effets de l’Artémisia Annua sur certains cancers.

PARLER DE L’ARTEMISE EN LANGUE LOCALE ?

(Crédit photos : A. Chalamon)