Les Anophèles

Les anophèles (singulier : un anophèle, même pour la femelle) font partie de la grande famille des moustiques de l’ordre des Deptera, famille des Culicidae, sous-famille des Anophelinae (cette catégorie compte aussi deux autres genres : les Bironella et les Chagasia)

La famille des Anophèles compte 7 sous-genre et 464 espèces différentes. On les trouve sur tous les continents même si chaque continent possède un sous-genre spécifique d’anophèles souvent vecteurs de maladies différentes. Mais c’est en Afrique sub-saharienne qu’on trouve le risque de transmission parasitaire le plus élevé comme le ver filaire de Bancroft qui mène à la filariose lymphatique.

Le paludisme, quant à lui est transmis par l’anophèle de Gambie (Anopheles Gambiaie, découvert en 1902) et l’anophèle arabe (Anopheles Arabiensis).
Néanmoins une étude de février 2011 dresse la cartographie génétique des anophèles au Burkina Faso et met en évidence un nouvel anophèle issu de la Gambiae et appelé provisoirement Anopheles Goundry. Cet anophèle a la particularité de vivre hors des maisons et non pas à l’intérieur comme la plupart de ses congénères. On ignore jusqu’à présent de quand date cette sous-espèce car la plupart des études concerne les anophèles vivant dans les maisons et les cases.

 

DEVELOPPEMENT DE L’ANOPHELE

L’anophèle – comme tous les moustiques – passe par 4 stades de vie différents :

  • Le stade zygotique : la femelle pond jusqu’à 500 oeufs dans une eau calme mais non croupissante. Ils ne résistent pas à la sècheresse mais peuvent éclore en deux ou trois jours dans un climat tropical.
  • Le stade larvaire : les larves se nourrissent et vivent juste sous la surface de l’eau. Elles respirent grâce à des stigmates situés sur l’abdomen et se maintiennent en parallèle à la surface de l’eau grâce à des poils. Ces larves s’alimentent d’algues et de micro-organismes. La larve est formée d’une tête avec mandibules, d’un thorax et d’un abdomen de 9 segments. Elle grandira de 1 à 8 mm en 5 jours.
  • Le stade nymphal. Il s’agit de la métamorphose de la larve.  La tête et le thorax fusionnent, les parois se durcissent pour devenir comme un cocon. La larve a cessé de se nourrir mais a régulièrement besoin de respirer grâce à une trompe placée en haut du céphalothorax. Au bout de quelques jours ; le cocon se fend en deux d’où émerge l’anophèle.
  • Le stade imaginal. La durée de vie d’un anophèle adulte varie entre une semaine et un mois. La femme en hibernation peut vivre jusqu’à 3 mois.

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DESCRIPTION

Le moustique adulte est constitué de trois parties :

– la tête avec deux yeux, deux antennes, une trompe et deux palpes.
– le thorax avec deux ailes et trois paires de pattes.
– l’abdomen avec les organes de digestion et de reproduction.

L’anophèle se nourrit de jus de plante et de nectar car ils ont besoin de sucre. La femelle est également hématophage, elle a besoin de sang pour permettre aux oeufs de se développer dans l’abdomen.

REPRODUCTION

La copulation se déroule entre un et deux jours après la métamorphose. Les femelles ne s’accouplent qu’une seule fois dans leur vie. Elles stockent le sperme qui féconde les oeufs au fur et à mesure.
Après la copulation la femelle se met en chasse de sang. Les anophèles ne piquent que les êtres humains. Les femelles sont attirées par les odeurs de transpiration, d’hormones ou le CO2 que dégage l’être humain. Elles peuvent être également attirées par l’odeur de l’alcool ou bien des couleurs foncées comme le noir.
Une fois l’abdomen gonflé de sang, la femelle se repose dans un coin de la case ou de la maison (ou plus rarement dans la cour). Les oeufs mettent plus de quarante heures pour arriver à maturité. La femelle chercher alors une nappe d’eau stagnante pour pondre.

RECONNAÎTRE UN ANOPHELE

L’anophèle adopte toujours une position inclinée ; la tête penchée vers le sol et l’abdomen en l’air. On note également quelques écailles noires et blanches sur les ailes.

LE PALUDISME

Le moustique Anopheles Gambiae est le principal vecteur du paludisme en Afrique. Suivant les chiffres de l’OMS, cette maladie affecte plus de 500 millions de personnes dans le monde et tue plus d’un million de personnes par an, l’Afrique paye le plus lourd tribut.

Les parasites (comme le plasmodium, vecteur de la maladie) sont transmis à l’homme lors d’une piqûre d’un anophèle femelle infecté. Des campagnes de distributions de moustiquaires imprégnées, des campagnes d’information sur la limitation des eaux stagnantes voire des vaporisations d’insecticides ont monté des résultats limités.
Il semblerait que l’anophèle développe une résistance aux insecticides voire même dans certains secteurs, le parasite issu de la piqûre deviendrait résistant aux médicaments antipaludéens. Néanmoins il est indispensable de mettre une moustiquaire imprégnée et des vêtements imprégnés de perméthrine.

Des recherches plus approfondies permettrait de mieux connaître ce moustique (notamment en étudiant les gênes olfactifs et gustatifs qui l’attire vers l’être humain). Des vaccins ont été mis au point mais les essais sont encore balbutiants, l’étude épidémiologique n’est pas encore clairement établie. Leur coût freine une large diffusion et certains nécessitent pour l’instant jusqu’à trois injections par an.

Beaucoup de personnes se tournent vers l’Artemisia Annua sous forme préventive et curative de tisane avalée plusieurs fois par semaine.